Les défaillances sont en hausse en octobre, mais demeurent inférieures à leur niveau de 2019. Ce rebond n’est pas, à ce stade, source d’inquiétudes, car un nombre trop faible de défaillances peut être un problème pour une économie.
Avec 38 500 défaillances cumulées sur 12 mois en octobre, la hausse se poursuit par rapport à 2020 et 2021, mais le nombre de défaillances reste inférieur aux niveaux d’avant la crise sanitaire.
Les défaillances, qui s’étaient effondrées pendant la crise sanitaire du fait des mesures de soutien public (le « quoi qu’il en coûte ») continuent leur normalisation progressive. Elles restent cependant inférieures à leur niveau d’avant la crise sanitaire.
La hausse annuelle des défaillances (+ 41 % entre octobre 2021 et octobre 2022) est principalement due à un effet rebond, pour donner suite à la situation exceptionnelle liée à la crise sanitaire. Pour l’instant, la crise énergétique et le ralentissement de la croissance ne déclenchent pas de vague de faillites.
« Le capitalisme sans faillites, c’est comme la religion sans péchés : ça ne marche pas », avait coutume de dire l’homme d’affaires Frank Borman. Les défaillances d’entreprises posent problème en ce sens qu’elles entraînent des destructions d’emplois, en tout cas à court terme. Elles sont en revanche indispensables pour générer gains de productivité.
Une hausse des défaillances peut être un signal négatif pour une économie en indiquant une dégradation brutale de la santé financière des entreprises. Ainsi, les défaillances avaient fortement augmenté suite à la crise de 2008 et s’étaient maintenues à un niveau élevé les années suivantes, marquées par la crise des dettes souveraines en zone euro.
Les défaillances sont nécessaires au bon fonctionnement de l’économie. La disparition des entreprises les moins efficaces permet une réallocation des ressources (notamment des salariés) dans les entreprises les mieux gérées, accroissant ainsi la productivité moyenne de l’économie. Elles sont également indispensables à l’évolution d’une économie et au processus de « destruction créatrice ». Ainsi, un nombre trop faible de défaillances peut être un problème, tout autant qu’un nombre trop élevé. Le très faible niveau des défaillances atteint pendant la crise sanitaire, dû à l’ampleur des aides publiques, n’est pas tenable à long terme car il serait beaucoup trop coûteux pour les finances publiques d’aider éternellement l’ensemble des entreprises françaises.
(source Asterès)