Un départ à la retraite sur huit se traduit par un changement de résidence. Quelles sont les régions qui en profitent le plus ?
En moyenne, en France, près de 623 000 personnes âgées d’au moins 60 ans ont pris leur retraite chaque année entre 2012 et 2017, c’est-à-dire qu’elles ont liquidé pour la première fois une pension de retraite (source Drees).
Pour 12 % d’entre elles, cela s’accompagne d’une mobilité résidentielle au cours des trois ans qui entourent cette sortie de la vie active : 5 % de ces jeunes retraités déménagent l’année du passage à la retraite, 3 % l’année qui précède et 4 % l’année qui suit.
En Île-de-France, les futurs ou nouveaux retraités déménagent plus souvent : entre 2012 et 2017, 16 % ont changé de résidence au moins une fois, soit 5 points de plus qu’en province (11 %).
Des départs vers les littoraux et le Massif central après 60 ans
La fréquence et la destination des déménagements diffèrent selon les étapes de la vie. Afin de poursuivre des études ou trouver un premier emploi, les jeunes privilégient les grandes aires, en général leur centre.
Plus les personnes sont âgées, moins elles ont tendance à déménager. À partir de 60 ans, les mobilités sont toujours moins fréquentes mais de plus longue distance. Ce constat se vérifie particulièrement entre 60 et 64 ans, âges où près de 80 % des personnes prennent leur retraite.
Chaque année, à ces âges, seulement 5 % des personnes changent de logement, mais près d’un quart de ces déménagements occasionnent un changement de région, contre 16 % pour les 30-55 ans.
Ces personnes quittent notamment les grandes aires et leurs pôles et s’établissent dans des aires plus petites ou hors aires d’attraction des villes. Au jeu de ces mobilités, les aires de moins de 200 000 habitants et les communes hors aires gagnent des habitants. Les départements des littoraux atlantique et méditerranéen constituent des destinations privilégiées : le solde des arrivées et des départs représente 2 % de la population moyenne des 60-64 ans résidente dans les départements des Pyrénées-Orientales, des Landes et du Morbihan.
Ce taux de migration net interne est proche de 3 % en Charente-Maritime et en Vendée. Il est plus élevé dans le littoral de ces départements, avec plus de 4 % pour le littoral de la Charente-Maritime, 5 % pour celui des Landes et 6 % pour celui de la Vendée. Les arrivées sont nombreuses aussi dans le Massif central : par exemple les deux tiers des personnes âgées de 60 à 64 ans s’installant dans un nouveau logement en Lozère ou dans le Cantal arrivent d’un autre département, contre un tiers en moyenne en France métropolitaine.
À ces âges et dans ces deux départements, le solde des migrations rapporté à la population moyenne s’élève à près de 2 %. A contrario, en Île-de-France et dans le nord-est de la France, les départs de personnes de 60 à 64 ans sont plus nombreux que les arrivées. Le taux de migration net interne y est ainsi négatif.
Les Franciliens de 60 à 64 ans déménagent souvent plus loin que leurs homologues des autres régions. Ainsi, 44 % quittent l’Île-de-France pour une autre région. En province ou en outre-mer, pareil choix est nettement moins fréquent : seules 17 % des personnes mobiles entre 60 et 64 ans s’installent dans une nouvelle région au moment de la retraite. Ces différences dans le rapport à la région de départ ne sont pas observées aux autres âges de la vie et traduisent sans doute le fait qu’une partie des Franciliens, compte tenu de leurs contraintes professionnelles, attendent le moment de la retraite pour quitter l’Île-de-France.
(source Insee)