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L’IA va t-elle révolutionner la gestion de votre patrimoine ?

Plus de 60 % des Français sont confiants dans l’IA pour gérer leur épargne. Mais l’intelligence artificielle est loin de s’être encore démocratisée pour les placements des particuliers.
 

En quelques mois, l’IA de Chat-GPT a quitté le rang de gadget amusant pour devenir un véritable outil de travail et une alternative crédible aux banquiers. Au point que, selon un sondage de la fintech Hellosafe réalisé fin juin 2023, sur un échantillon représentatif de 1 224 Français, 62,5 % des personnes interrogées se disent confiantes dans les technologies basées sur l’IA en tant qu’outil d’aide à l’investissement. Parmi elles, une grande majorité de jeunes (42,9 % des 26-35 ans se disent confiants). À l’inverse, 35,8 % des plus de 56 ans se déclarent très méfiants.
 

Pour les plus convaincus, l’IA permettrait d’optimiser les performances de ses placements grâce à l’accès à une information en temps réel, une analyse approfondie et une amélioration de la gestion des risques. Surtout, l’IA permettrait une réduction des biais émotionnels préjudiciables.
 

À la question : « quels sont les produits d’investissement susceptibles d’être gérés par une IA », plus d’un tiers des sondés répondent que l’IA est utile pour diversifier son portefeuille d’investissement ou dans le cadre de la gestion d’un portefeuille d’actions. Viennent ensuite les cryptomonnaies (21,3 % des réponses) et les obligations (15,6 % des réponses).
Reste que l’intégration croissante de l’intelligence artificielle comme outil d’investissement suscite des interrogations quant aux risques qui peuvent en résulter. 42 % des répondants se disent notamment préoccupés par la sécurité de leurs données.
 

Si de nombreuses fintechs mettent déjà en avant l’utilisation d’algorithmes pour déterminer une allocation d’actifs, par exemple, ou des robots pour automatiser le trading en Bourse ou les cryptos, l’intelligence artificielle est loin de s’être encore démocratisée pour les placements des particuliers.
 

Pourtant, l’IA est activement mise en œuvre par les entreprises du marché financier depuis longtemps. La négociation algorithmique a été lancée par l’investisseur Jim Simons, qui a décidé d’utiliser des modèles mathématiques pour analyser les données du marché et prédire les prix des actions. En 1982, il a fondé Renaissance Technologies, qui dispose d’un fonds Medallion piloté par des algorithmes. Bien qu’au début de son activité, ses performances aient été inférieures à celles du marché, il a ensuite réussi à augmenter ses profits et à atteindre un rendement annuel moyen de 35 %, en tenant compte des commissions. À la fin du mois de mars 2023, RenTech gérait un portefeuille de 121,85 milliards de dollars.
 

« Si l’intelligence artificielle est adaptée aux transactions spéculatives rapides, elle l’est encore plus au rééquilibrage des portefeuilles de fonds, à la recherche de titres prometteurs et à l’analyse sémantique de l’actualité (messages sur les réseaux sociaux, conférences de presse, etc.). Il n’est donc pas surprenant que les trackers qui répliquent les performances des actions (ETF) soient désormais pilotés par des algorithmes, même si cela ne garantit pas encore des résultats élevés », explique Timur Turlov, fondateur du courtier Freedom Finance Europe, en citant l’exemple de l’AI Powered Equity ETF, le premier fonds à utiliser pleinement l’IA pour analyser en temps réel 6 000 titres.
 

D’autres fonds se sont développés sur le même modèle, comme ceux de la société sud-coréenne Qraft Technologies qui se concentre sur le facteur momentum (meilleur moment pour investir), en sélectionnant les actions ayant les meilleurs rendements sur une période de 3 à 36 mois.
 

De même, WisdomTree International AI Enhanced Value Fund a commencé à travailler sur un modèle quantitatif d’IA au début de 2022 pour investir sur des actions de grandes et moyennes capitalisations sur les marchés développés, à l’exclusion des États-Unis et du Canada. Selon Freedom Broker, depuis le début de l’année, le fonds a gagné 10,45 %, alors que son indice de référence, le MSCI EAFE Value Index, a progressé de 7,49 %. Le BTD Capital Fund (DIP), basé sur la stratégie classique « buy the dip » (achetez à la baisse), a, lui, été le premier à utiliser l’IA pour la sélection des actifs et la gestion des transactions. Le DIP a été lancé il y a un peu plus d’un an et est toujours derrière le S &P 500, en termes de performances.
« La plupart des ETF gérés par l’IA sous-performent le marché dans son ensemble, en partie à cause de leur jeune histoire », explique un expert du secteur. Le segment des ETF algorithmiques est encore en développement et, jusqu’à présent, les actifs gérés par ces fonds sont insignifiants par rapport à l’ensemble du marché américain des fonds négociés en bourse, qui est estimé à 6,98 trillions de dollars.
 

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