Face à la hausse des taux d’intérêts et la restriction du crédit dans les banques, le marché immobilier se fige. Voici en 5 chiffres, résumée la problématique des candidats à l’achat.
90% des primo-accédants peuvent acheter un 50 m2
Pour faire se calcul, l’équipe data-science de Meilleurs Agents a dressé un profil-type des primo-accédants français. Il s’agit d’un couple de 34 ans, sans enfant, qui souhaite acheter un appartement de 50 m2. Qui dispose pour ça d’un apport de 60 000 € et contracte un emprunt immobilier sur 25 ans. Partant de cette base et d’un indicateur qu’on connaît tous maintenant qui est le taux d’effort (oui, encore lui), nos analystes ont déduit que 90 % des primo-accédants pouvaient encore acheter 50 m2 dans 99 % des communes françaises. Et ce, malgré des conditions d’octroi de crédit compliquées. Reste que le bassin parisien, le littoral et les stations de ski de Savoie restent des zones difficilement accessibles pour les primo-accédants.
12 ans pour rentabiliser l’achat d’un 50 m2
Pour les primo-accédants, l’achat d’un 50 m2 devient financièrement plus intéressant que la location (pour un bien équivalent) après presque… 12 ans (11 ans et 8 mois, pour être précis). Une durée multipliée par 8 en l’espace de seulement deux ans ! En cause, évidemment, des taux d’intérêt qui ont flambé sur cette même période, passant d’1% alors à quasi 4% désormais. “Or on sait que la durée moyenne d’occupation des primo-accédants est de 7 ans, précise encore Thomas Lefebvre, data analyste chez Meilleurs Agents. Après, le logement ne correspond plus aux besoins de la famille.”
30 % de réduction du prix de vente
Si la durée moyenne de détention d’un bien est de 7 ans, il est intéressant de savoir sur il existe encore des villes dans lesquelles un achat peut être rentabilisé en moins de sept ans. Selon les datas de Meilleurs Agents, c’est le cas dans 22% des villes françaises, de l’extrême Est aux régions Centre. Et ce ne sont pas les plus attractives pour les jeunes couples. D’ailleurs, seulement 11% des primo-accédants vivent dans ces communes. Pour réduire cette durée de rentabilité, deux options : négocier de 30% le prix de vente. Ou doubler son apport personnel.
92% des villes sont accessibles aux secundo-accédants
Profil-type des secundo-accédants ? Un couple de 41 ans avec deux jeunes enfants. Une famille qui dispose d’un apport plus conséquent (100 000 €), qui contracte un emprunt sur 20 ans et qui veut acheter un bien de 120 m2. Pour eux, l’horizon semble plus dégagé puisqu’ils peuvent acheter dans 92% des villes. Villes majoritairement attractives puisqu’ils sont 67% à y vivre. La durée de rentabilité de leur achat n’est en outre guère beaucoup plus importante que pour les primo-accédants : 12 ans et 1 mois en moyenne. Ce qui correspond bien à leur projet de vie : un logement dans lequel ils se projettent, en famille, pour les années à venir.
Dans les conditions actuelles de prix et de taux d’intérêt élevés, le marché immobilier est donc principalement porté par les secundo-accédants.
890 000 transactions cette année
Selon les dernières études, le marché immobilier français ne devrait pas dépasser 890 000 transactions cette année. Soit une baisse de 20% par rapport à 2022. Le marché locatif est sous tension avec une réduction de l’offre de 18% depuis janvier 2022. Et une accélération de la hausse des loyers.