Au-delà des grandes réformes fiscales et patrimoniales, la loi de finances 2025 introduit plusieurs mesures destinées à soutenir le pouvoir d’achat, favoriser la transition écologique et encourager la solidarité. Parmi elles, on retrouve le maintien de l’exonération des pourboires, l’incitation aux dons pour les associations, le renforcement du malus écologique et la prolongation du dispositif Loc’Avantages. Décryptage.
1. Maintien de l’exonération des pourboires : un coup de pouce aux salariés de la restauration et de l’hôtellerie
Le secteur de la restauration et de l’hôtellerie continue de bénéficier d’un régime fiscal avantageux sur les pourboires. Initialement instaurée pour relancer l’activité après la crise du Covid-19, cette mesure permet aux salariés de percevoir leurs pourboires sans être imposés.
Pourquoi cette mesure est-elle prolongée ?
Le gouvernement a choisi de maintenir cette exonération afin de soutenir le pouvoir d’achat des employés d’un secteur où les salaires restent souvent modestes. Concrètement, cela signifie que :
• Les pourboires versés en espèces ou par carte bancaire ne seront pas soumis à l’impôt sur le revenu.
• Les employeurs ne paieront pas de charges sociales sur ces sommes, ce qui évite d’alourdir le coût du travail.
• Les salariés verront leur rémunération complémentaire augmentée, sans que cela ne pèse sur les finances des restaurateurs et hôteliers.
Impact attendu : Cette exonération pourrait inciter davantage de clients à laisser un pourboire, renforçant ainsi le revenu des serveurs, barmans et employés du secteur touristique.
2. Prolongation du plafond dérogatoire de 1 000 € pour les dons aux associations
Face aux défis sociaux et à l’augmentation des demandes d’aide auprès des associations, l’État a décidé de maintenir une incitation fiscale forte pour les dons.
De quoi s’agit-il ?
Depuis plusieurs années, les dons effectués aux organismes venant en aide aux personnes en difficulté ouvrent droit à une réduction d’impôt de 75 %, dans la limite de 1 000 € par an. Cette mesure, qui devait expirer en 2024, est donc prolongée en 2025.
Qui est concerné ?
• Les contribuables souhaitant soutenir des associations humanitaires, comme les Restos du Cœur, la Croix-Rouge ou le Secours Populaire.
• Les associations et ONG, qui bénéficient d’un soutien renforcé grâce à cet avantage fiscal.
Quel impact pour les donateurs ?
Un particulier effectuant un don de 1 000 € à une association verra son impôt réduit de 750 €, ce qui revient à un effort financier réel de 250 € seulement.
Objectif : Encourager la générosité des Français dans un contexte où les besoins en aide alimentaire et logement d’urgence augmentent.
3. Un malus écologique renforcé pour les véhicules polluants
Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, la loi de finances 2025 prévoit un renforcement du malus écologique applicable aux véhicules neufs émettant beaucoup de CO₂.
Comment fonctionne ce nouveau malus ?
• Le seuil d’émission de CO₂ déclenchant le malus est abaissé : désormais, il concernera les voitures émettant plus de 118 g/km de CO₂, contre 123 g/km auparavant.
• Les montants du malus sont augmentés : le coût supplémentaire pour l’achat d’un véhicule polluant pourra atteindre 60 000 € pour les modèles les plus énergivores.
• Une taxation sur le poids des véhicules est introduite en complément, pénalisant notamment les SUV et 4×4 lourds.
Quels véhicules sont concernés ?
• Les voitures thermiques à forte consommation.
• Certains SUV et véhicules familiaux qui, bien que populaires, affichent une empreinte carbone élevée.
• Les voitures hybrides rechargeables sous-optimisées, dont l’utilisation effective ne permet pas de réduire suffisamment les émissions.
Quel est l’objectif de cette mesure ?
• Inciter les consommateurs à se tourner vers des véhicules électriques ou hybrides performants.
• Réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports.
• Encourager les constructeurs automobiles à accélérer leur transition vers des modèles plus écologiques.
Conséquence : Le coût d’achat des voitures polluantes augmentera, rendant les modèles électriques plus compétitifs en comparaison.
4. La prolongation du dispositif Loc’Avantages jusqu’en 2027 : une incitation fiscale pour les propriétaires bailleurs
Le logement étant une préoccupation majeure en France, l’État prolonge jusqu’en 2027 le dispositif Loc’Avantages, destiné aux propriétaires souhaitant louer leur bien à un tarif inférieur au marché en échange d’un avantage fiscal.
Comment fonctionne Loc’Avantages ?
Un propriétaire qui décide de fixer un loyer en dessous des prix du marché peut bénéficier d’une réduction d’impôt, selon trois niveaux :
• Loc1 : Loyer réduit de 15 % par rapport au marché ➝ réduction d’impôt de 15 % sur les revenus locatifs.
• Loc2 : Loyer réduit de 30 % ➝ réduction d’impôt de 35 %.
• Loc3 : Loyer réduit de 45 % ➝ réduction d’impôt de 65 % (réservé aux conventions avec des associations).
Qui peut en bénéficier ?
• Les propriétaires bailleurs, qui s’engagent à louer leur bien à un tarif abordable.
• Les locataires aux revenus modestes, qui peuvent accéder à des logements plus abordables dans des zones tendues.
Pourquoi prolonger le dispositif ?
• Faciliter l’accès au logement pour les ménages modestes, en particulier dans les grandes villes où les loyers restent élevés.
• Encourager les propriétaires à mettre des logements sur le marché plutôt que de les laisser vacants.
• Favoriser la mixité sociale, en permettant aux locataires aux revenus plus faibles d’accéder à des logements en centre-ville.
Impact attendu
Avec la prolongation de Loc’Avantages, des milliers de logements supplémentaires pourraient être rendus accessibles à des prix modérés, atténuant la tension sur le marché locatif.