Deux mois de confinement, cela laisse du temps pour une corvée qu’on évacue généralement : se plonger dans ses papiers, faire du tri et jeter un œil sur ses contrats. On remet toujours cela au lendemain sauf que là, ce n’est pas le temps qui a manqué. Et de toute évidence, certains l’ont mis à profit pour faire quelques économies sur le principal poste de dépense de nombreux foyer, autrement dit l’immobilier.
Que ce soit pour une maison ou un appartement, le prêt immobilier est toujours assorti d’une assurance emprunteur, celle qui mettra votre famille à l’abri en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité temporaire. Dans la très grande majorité des cas, c’est l’assureur qui prendra à sa charge le remboursement de l’emprunt, soit totalement, soit en partie dans le cas d’une invalidité temporaire.
Or, cette assurance coûte cher. Cela ne saute pas aux yeux quand on signe le contrat mais sur la durée du remboursement, souvent autour de 20 ans, ce sont souvent plusieurs dizaines de milliers d’euros qu’il faut débourser. Et si l’on en croit la tendance relevée par des sites spécialisés, les demandes de renégociation d’assurance-emprunteur ont été bien supérieures à la moyenne durant cette période de confinement.
Deux éléments peuvent l’expliquer : la loi Bourquin, promulguée en 2018, permet maintenant a chaque acheteur de faire une demande de renégociation de cette assurance tout au long de la première année du contrat et à chaque date anniversaire par la suite. Et par lien de causalité, le marché est devenu très concurrentiel, chaque compagnie essayant d’attirer les candidats à une bascule de contrat.
Alors bien sûr, tout dépend de l’échéance de votre prêt. S’il s’achève dans deux ans, inutile de se lancer. En revanche, s’il vous reste encore dix ou quinze ans de remboursement, cela vaut le coup de se pencher sur la question car généralement ce sont plusieurs milliers d’euros qui peuvent être économisés, voire même plusieurs dizaines de milliers pour des investissements immobiliers importants.
Et les banques direz-vous, est-ce qu’elles acceptent ? Jusqu’à ces dernières années, elles étaient très frileuses comme elles le sont généralement pour les renégociations de prêts. Mais la loi Bourquin est passée par là et elles savent qu’elles ont obligation de répondre aux demandes de leurs clients. Faute de quoi, la pression peut s’avérer très préjudiciable quand des organismes de consommateurs se joignent aux emprunteurs pour médiatiser certaines affaires et faire monter la mayonnaise autour du mauvais comportement de certaines institutions bancaires.