La performance des actions japonaises a certes été soutenue par les variations de change (recul du yen de 8% face à l’euro sur la période), mais plusieurs raisons fondamentales expliquent également ce bon parcours.
D’un point de vue macroéconomique, le pays sort enfin de 30 ans d’« inflation zéro », voire de déflation. L’IPC a atteint 3,3% sur les 12 derniers mois. À noter l’apparition d’une inflation salariale liée à la faible démographie du pays : les difficultés grandissantes en matière de recrutement se traduisent par des augmentations de salaires.
En parallèle, le pays profite de la réouverture de son économie « post-Covid », celle-ci ayant été plus tardive qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Le Japon n’a rouvert ses frontières aux touristes étrangers que depuis le 11 octobre 2022 et a reclassé le Covid-19 en maladie infectieuse à faible risque le 29 avril 2023. L’allégement des contraintes sanitaires se traduit désormais par une hausse de la consommation domestique.
Enfin, d’un point de vue plus technique, le Tokyo Stock Exchange est engagé depuis l’an dernier dans une importante réforme visant à rendre le marché japonais plus attractif. La Bourse du Japon impose désormais aux sociétés traitant en-dessous de leur valeur comptable d’expliquer les raisons de cette situation et/ou de prendre des mesures pour y remédier. Ces nouvelles règles amènent un grand nombre de sociétés à opérer des cessions d’activités peu rentables ou des rachats d’actions pour redresser leur ROE. Ces mesures pourraient continuer à porter leurs fruits au cours des années à venir.