Imaginez un compte courant qui génère un rendement brut de 4 % ! Dans certains établissements bancaires, votre compte courant peut devenir lucratif !
D’après les données les plus récentes de la Banque de France, parmi les 1 867 milliards d’euros déposés par les Français dans leurs établissements bancaires, la somme colossale de 591 milliards d’euros dort paisiblement dans des comptes courants qui, pour ainsi dire, ne rapportent guère ou rien du tout.
En France, les comptes courants ne sont pas rémunérés, en raison d’un accord tacite entre les banques françaises, datant des années 1960, qui stipule que les dépôts ne génèrent pas d’intérêts, en échange de la prestation de services gratuits tels que l’émission de chèques.
Cependant, avec l’arrivée des néo-banques, cette tradition commence à prendre un nouveau tournant. Ces entreprises fintech ont l’intention de révolutionner cette norme sur le marché français, profitant de la spectaculaire hausse des taux d’intérêt décidée par la Banque centrale européenne pour proposer des rendements attrayants.
L’une des entreprises les plus en pointe en la matière est la fintech allemande Trade Republic. Bien qu’elle ne soit pas une banque classique, Trade Republic est une entreprise d’investissement réglementée par les autorités allemandes, travaillant en partenariat avec des institutions bancaires telles que JP Morgan City et Deutsche Bank, qui conservent les fonds non investis de la clientèle de la plateforme. Ces banques partenaires placent ces fonds auprès de la BCE, qui les rémunère désormais à hauteur de 4 %. Elles transfèrent ensuite la totalité de ces intérêts aux clients de Trade Republic, comme en attestent les informations rapportées par « Les Echos ». En conséquence, les sommes non investies détenues sur les comptes Trade Republic produiront un rendement brut de 4 %. Après l’application de la flat tax de 30 %, cela équivaut à un rendement net de 2,8 %, soit à peu près le même taux que celui du Livret A, avec une différence minime de seulement 0,2 point. Plus précisément, cette rémunération du compte espèces, autrefois fixée à 2 % brut, s’applique aux premiers 50 000 euros.
Il est probable que cette annonce suscite l’intérêt de la néo-banque belge Wise, qui affiche un taux de rémunération de 3,19 % sur son site web. En effet, Wise affiche clairement que ses taux suivent automatiquement ceux de la BCE, tant à la hausse qu’à la baisse. Tout comme chez Trade Republic, les intérêts sont calculés quotidiennement et versés mensuellement.
Fondée en 2011 en réaction aux frais bancaires élevés sur les transferts internationaux, Wise compte désormais plus de 10 millions de clients. Au cours de l’exercice annuel clos en mars, le volume total des transferts d’argent a augmenté de 37 %, atteignant près de 105 milliards de livres (121,9 milliards d’euros), tandis que le chiffre d’affaires de l’entreprise a grimpé de 51 % pour atteindre 846,1 millions de livres. En parallèle à l’augmentation des taux d’intérêt, son bénéfice avant impôts a triplé, passant de 44 millions à 147 millions de livres.
Un autre acteur dynamique sur le marché est Bunq, une entreprise d’origine néerlandaise. Fondée en 2012 par un entrepreneur canadien du nom d’Ali Niknam, Bunq est réputée pour rémunérer les comptes avec un taux d’intérêt de 1,56 % sur les dépôts allant jusqu’à 100 000 euros, avec des intérêts versés chaque semaine. En 2022, Bunq a renforcé sa présence sur le marché en acquérant Tricount, ce qui lui a permis de s’assurer une base de plus de 5 millions d’utilisateurs susceptibles d’ouvrir un compte.