La banque centrale américaine poursuit son cycle historiquement rapide de hausse des taux, ayant fait de la lutte contre l’inflation une priorité.
Mercredi 21 septembre, la Réserve Fédérale a remonté son taux directeur de 75 points de base pour la troisième fois consécutive, amenant celui-ci dans une fourchette de 3,00% à 3,25%. Tout en reconnaissant son impact négatif sur la croissance.
Les chiffres d’inflation très forts du mois d’août, publiés la semaine précédente, ont pu amener certains commentateurs à évoquer l’éventualité d’une hausse de 100 points de base, mais ces attentes se sont rapidement dégonflées. La surprise a davantage porté sur les « dot plots », ce graphique qui représente les anticipations des membres du comité de politique monétaire (FOMC) en matière d’évolution des taux courts.
Ce graphique montre que les banquiers centraux attendent désormais entre 100 et 125 points de base de hausses de taux supplémentaires d’ici la fin de l’année. Lors de la réunion de Jackson Hole fin août, Jérôme Powell avait bien insisté sur la nécessité de maintenir une politique monétaire restrictive sur une période prolongée pour juguler l’inflation. Les anticipations des taux courts (Fed Funds) pour fin 2023 illustrent bien ce message : les membres du FOMC anticipent désormais leur évolution dans une fourchette de 4,50-4,75% à cette échéance.
Un seul membre du FOMC anticipe des taux courts en dessous de 4,25-4,50% fin 2023. Un an plus tôt, le même panel anticipait des taux autour de 1,00% : ceci illustre l’ampleur du changement intervenu pour les banquiers centraux, désormais focalisés sur la lutte contre l’inflation.
(Source : graphique de la semaine de Lazard Frères Gestion, réalisé par Julien-Pierre Nouen)