Selon les données du baromètre Crédit Logement CSA, la superficie pouvant être acquise en France a diminué de 2,5 m2 sur une année. Voici les explications.
Pendant une période de 10 ans, jusqu’en 2021, les Français ont bénéficié de conditions très favorables pour l’achat immobilier, grâce à une expansion continue de l’accès au crédit immobilier.
Le baromètre Crédit Logement CSA indique en effet qu’entre 2011 et 2021, les taux de crédit ont considérablement baissé, passant de 3,81 % en 2011 à 1,06 % en 2021. Parallèlement, la durée des crédits a continué de s’allonger, passant de 215 mois (17,9 ans) en 2011 à 233 mois (19,4 ans) en 2021. Les exigences en termes d’apport personnel ont également diminué.
Malgré une hausse des prix immobiliers de 22 % (soit une moyenne de 2,00 % par an), la capacité d’achat des ménages s’est améliorée, conduisant à une augmentation de la superficie achetable de 15,3 m2, passant de 57,2 m2 à 72,5 m2.
Un accès à la propriété plus complexe à partir de 2022
Cependant, à partir du printemps 2022, l’inflation et la remontée des taux d’intérêt ont changé la donne. Les prix immobiliers sont restés élevés tandis que l’accès au crédit s’est resserré. Cette conjonction a conduit à l’exclusion du marché des Français ne disposant pas d’un apport personnel suffisant. La superficie achetable a ainsi diminué de 5,2 m2 entre 2021 et 2023. Cette tendance s’est accentuée en 2023, avec une baisse supplémentaire de 3,7 m2 en une seule année. Bien que la hausse des prix des appartements ait ralenti en 2023, l’augmentation des taux d’intérêt a contribué à une détérioration rapide de la capacité d’achat des ménages. Toutefois, en 2023, la superficie achetable est supérieure de 10,1 m2 par rapport à celle de 2011.
Entre 2011 et 2023, la superficie achetable a augmenté de 10 m2, mais pas de manière uniforme dans toutes les villes
Entre 2011 et 2023, bien que la superficie achetable ait augmenté de 10,1 m2 pour la France dans son ensemble, elle a diminué de 30 % dans les grandes villes en raison de disparités significatives de prix et de revenus.
Dans un peu plus de 12 % des grandes villes, la superficie achetable a augmenté de plus de 10 m2. C’est le cas, par exemple, à Limoges, Mulhouse, Perpignan ou Toulon, souvent en raison d’une augmentation modérée des prix, ou encore à Orléans en raison de l’arrivée d’une clientèle ayant un meilleur pouvoir d’achat. En revanche, la superficie achetable a diminué dans 30 % des grandes villes, comme à Bordeaux ou Nantes, où les prix ont augmenté rapidement, ou encore à Annecy, Brest, Rennes ou Villeurbanne, où la demande est forte et le pouvoir d’achat élevé. À Paris, la superficie achetable a augmenté de 6 m2 depuis 2011, malgré le niveau des prix.
Sur une année, la superficie achetable en France a diminué de 2,5 m2
Au cours de la dernière année, la superficie achetable en France a diminué de 2,5 m2. Dans la plupart des grandes villes, cette baisse demeure limitée, oscillant entre 1 et 4 m2. Cependant, certaines enregistrent une diminution beaucoup plus marquée, comme à Amiens et Metz (-10 m2), ou encore à Nîmes (-9 m2), Rouen (-7 m2), Saint-Étienne, Aix-en-Provence, Villeurbanne et Toulon (-5 m2).
La superficie achetable a augmenté à Clermont-Ferrand (+5 m2), Tours (+3 m2) ou encore Lyon (+1 m2). Elle s’est stabilisée à Boulogne-Billancourt, Nancy et Nantes. À Lille, Caen, Angers, Montreuil, Le Mans et Montpellier, la baisse de la superficie achetable est limitée à 1 m2.